Pourquoi ne pas grimper à certains endroits et à certaines périodes ?
Les fermetures temporaires s'expliquent par la présence de couples nicheurs de cormorans huppés de Méditerranée, de faucons pèlerins, de faucons crécerelles ou de hiboux Grand-duc. Ces oiseaux, à très forte valeur patrimoniale, sont très sensibles au dérangement qui mettrait en péril la réussite de leur nidification. Pour mener à bien la couvaison et le nourrissage des petits, ces oiseaux ont besoin de beaucoup calme. Effrayés par une présence humaine trop proche, ils abandonnent leurs nids laissant ainsi les œufs se refroidir ou les oisillons mourir de faim.
Amis grimpeurs, en respectant ces quelques restrictions, vous aidez la nature à (re)trouver sa place. Merci pour votre engagement.
Le saviez-vous ?
- L’aigle de Bonelli est aujourd’hui représenté par seulement 35 couples reproducteurs entre les Pyrénées Orientales et le Var, dont un couple niche dans le massif des Calanques.
- Le cormoran huppé ne vit qu'en Méditerranée, et les Calanques abritent la seconde colonie française.
- Dans les Bouches-du-Rhône, le Faucon pèlerin, protégé au niveau européen, est partiellement sédentaire et ses effectifs sont confinés au littoral rocheux. Cinq couples de faucon pèlerin se reproduisent sur les îles de Marseille et les falaises des Calanques où ils trouvent des cavités rocheuses à l’abri du dérangement.
- Quant au Grand-Duc d’Europe, des écoutes et observations participatives avec le public ont permis d’estimer aujourd’hui le nombre de couples reproducteurs sur l'ensemble du Parc national des Calanques entre 20 et 25. Ce constat donne au Parc national une responsabilité dans le maintien en bon état de la population du plus grand rapace nocturne de France.
Quels périmètres sont concernés actuellement et jusqu'au 15 août 2024 ?
Les voies d'escalade passant à proximité de zones de nidification de couples de cormorans, de faucons pèlerin, de faucons crécerelles et de hiboux Grand-duc ne doivent pas être parcourues pour permettre à certains oiseaux, sensibles au dérangement, d’assurer leur reproduction. Sont actuellement concernés et jusqu'au 15 août 2024 :
Sur le site Cap Morgiou :
- le secteur El Cap
- la voie Marie Jacqueline
- la voie Bora Bora
- les traversées : Ivan et Super Trempe
Sur le site des falaises Soubeyranes :
- les voies Deux gamins sous la pluie et Habemus Papam,
- le secteur Traversée Canier - Tablettes : depuis le trou Jeannette (non inclus) vers les Tablettes jusqu'à la voie des Deux gamins sous la pluie (incluse),
- l’ensemble du secteur Fight Club équipé sans autorisations du propriétaire et du Parc national,
- la totalité de la Traversée de la corniche des grands-ducs,
- la partie Est de la Traversée des immortelles : accès interdit depuis le site de Ste Frétouse, sortie obligatoire de la traversée Ouest par la variante supérieure en sortie sur la crête du Sémaphore du Bec de l’aigle.
Sont également concernés jusqu'au 14 juillet 2024, sur le site Falaises des toits :
- Secteur Grand Alléluia : Rat de caniveau, Chat de gouttière, Le désespoir ou la haine, Désafinado, Rouillez jeunesse, Poséïdon, Le gros greg gras, Le grand alléluia, La souris déglinguée, Le Duvillier
- Secteur « Garrigou » : Roule Galette, Petit Julien, Petite Marie, La Castagne, Voie Héran, Phase IV, Le Garrigou, Drôle de jouet, Le château d’encre, La Vima, Les semeurs d’abîmes, Le champ du rêveur, La mouette râleuse, Destination suicide, Messe noire, Les aigles fins, No limit ethylic, Mamou
La pratique de l'escalade sur la totalité de la paroi verticale à l'aplomb du site de nidification est interdite.
Une signalétique temporaire est apposée, en lien avec les propriétaires des terrains et la FFME, pour signaler et préciser les interdictions au départ des voies.
Cette actualité sera régulièrement mise à jour, au fil des semaines et du suivi des nidifications, pour ajouter les nouveaux secteurs concernés.
Pourquoi l’ouverture de nouvelles voies est-elle soumise à autorisation ?
En 2021, le Conseil d’administration a reconnu, dans le schéma de cohérence des sports et loisirs de nature, l’escalade comme une activité historique majeure sur le territoire. 5 000 voies existantes sont recensées dans les topoguides. Elles peuvent faire l’objet opérations d’entretien ou rééquipement qui se déroulent de septembre à fin février.
Ces interventions (entretien, purges, etc.) ou nouvel équipement doivent être justifiées et accompagnées d’une évaluation qui prend en compte les enjeux faune et les problématiques d’accès au site. En effet, l’ouverture de nouvelles voies peut avoir un impact important sur certaines espèces d’oiseaux, de reptiles ou de flore, que ce soit dans la falaise où sur les passages pour accéder au pied des voies.
Ces opérations sont coordonnées par le comité territorial des Bouches-du-Rhône de la FFME, après accord des propriétaires. Elles font l’objet d’une instruction permettant de prendre en compte les avis au titre du site classé et du Parc national. Ces opérations peuvent être présentées, pour discussion, aux membres de la commission escalade. Elles font ensuite l’objet d’une autorisation délivrées par la direction du Parc national.