Des Calanques qui se réchauffent
Des conséquences multiples
Hausse du niveau de la mer et des températures, multiplication d’événements de mortalité pour la faune marine, développement plus rapide des pathogènes, modification de la répartition des espèces… Les conséquences du changement climatique sur la biodiversité, la santé humaine et l’économie sont multiples et de mieux en mieux connues…
Une terre qui s’assèche
La région où se situent les Calanques se distingue par un fort ensoleillement, un climat tempéré chaud, des précipitations faibles (faisant du littoral sud de Marseille, entre le mont Rose et Callelongue, et du Frioul la zone la plus aride de France) et une forte pression anthropique (le département des Bouches-du-Rhône est le 3e département le plus peuplé de France). Ainsi le risque incendie y est-il particulièrement élevé. Par ailleurs, des épisodes extrêmes sont régulièrement constatés (rafales de mistral pouvant dépasser 100 km/h, violents orages, pluies diluviennes).
Si l’espace naturel s’est adapté à ces contraintes, les modifications climatiques lui ajoutent une pression supplémentaire, notamment en ce qui concerne le stress hydrique. On a ainsi pu constater une succession d’années anormalement sèches : sur le territoire des Calanques, des végétaux pourtant très adaptés ont littéralement grillé au cours des étés les plus secs (en 2018 en particulier). Ces années-là, certaines zones de garrigues ont ainsi pris des teintes rousses. Le chêne kermès, le chêne vert, le romarin, et même de jeunes pins d’Alep ont été particulièrement touchés, alors même que ces espèces sont rompues au manque d’eau…
Une mer qui se réchauffe
Mais la partie marine du Parc national est elle aussi considérablement affectée par le changement climatique : la mer Méditerranée se réchauffe en effet à un taux 20% plus rapide que la moyenne mondiale (+1.27°C en 30 ans). Les Calanques font déjà face à des modifications de la biodiversité et à des altérations fonctionnelles majeures.
Par exemple, des gorgones rouges se nécrosent du fait du réchauffement des eaux, des espèces du sud de la Méditerranée comme le barracuda ou la girelle paon sont de plus en plus présentes dans les Calanques, des espèces tropicales comme le poisson-lapin ou la rascasse volante pourraient investir les lieux prochainement, des espèces locales peuvent se développer ou régresser au fil du réchauffement des eaux…
L’équilibre des écosystèmes marins s’en trouverait perturbé, de même que les activités économiques qui en dépendent. C’est pourquoi le programme MPA ENGAGE a été mis en place. Le but ? Étudier les conséquences du changement climatique sur le milieu marin et planifier la pérennité des AMP…