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Un sommet calcaire en bord de mer

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Partie ouest du massif de Marseilleveyre vue du ciel © F. Launette
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Partie est du massif de Marseilleveyre, avec les calanques de Sormiou et Morgiou - à droite, le mont Puget © F. Launette
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Sommet de Marseilleveyre © P. Richaud
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Massif de Marseilleveyre vu des plages du Prado © A. Zec - Parc national des Calanques
Imposant sa présence au-dessus de la cité phocéenne, Marseilleveyre fascine par ses beautés et ses mystères. Une riche biodiversité se déploie dans ce territoire multiple et contrasté. Propice à la randonnée, c’est aussi un exceptionnel balcon paysager sur la ville, les îles et la mer.

 

Voir Marseille…

Culminant à 432 mètres, le massif de Marseilleveyre couronne la ville et sa baie, et offre des vues panoramiques sur le Parc national des Calanques et sur l’agglomération phocéenne. Son nom signifie d’ailleurs « voir Marseille », de même que le Béouveyre, second sommet du massif, est la version provençale du « belvédère ». Frédéric Mistral penche pour une autre explication : Marseilleveyre serait « la vieille Marseille », en référence à la fontaine de Voire, lieu mythique de la fondation de la ville.

Le massif a beau côtoyer les zones urbanisées, il offre un environnement naturel somptueux. Le visiteur est plongé dans une sérénité typique des collines provençales, à laquelle s’ajoute l’ambiance particulière des bords de mer. Marseilleveyre est un monde à lui tout seul. D’une incomparable richesse paysagère, écologique et culturelle, sa diversité naturelle n’a d’égale que son importance dans l’histoire des hommes.

 

Une exceptionnelle diversité paysagère

La limite nord du massif se matérialise par une frange ville-nature, où se succèdent la campagne Pastré, le parc du Roy d’Espagne, le quartier de la Cayolle et le hameau des Baumettes. À l’est, à l’emplacement du domaine de Luminy, Marseilleveyre rejoint le mont Puget : la rencontre entre ces deux formations rocheuses, particulièrement spectaculaire, a lieu à Sugiton. Marseilleveyre et Puget constituent avec les sommets de l'Estret et de la Gardiole ce qu’on appelle le « massif des Calanques ».

À l’ouest et au sud s’étend la bordure littorale, avec plusieurs calanques, depuis le mont Rose jusqu’à Morgiou. L’intérieur du massif prend différentes formes : lames et rochers des Goudes et de Saint-Michel au-dessus de Callelongue, plateau de l’Homme mort, faille de la fontaine de Voire, vallon sableux de la Jarre

L’ensemble forme une topographie tourmentée, composée de crêtes, barres rocheuses, falaises, cirques, défilés, roches percées, baumes ou grottes, avens ou gouffres… Ce chaos de pierre, couvert par endroits de garrigues et de pelouses, surplombe des vallons étroits et frais peuplés de feuillus. Marseilleveyre se distingue en effet par une remarquable variété de paysages végétaux, minéraux et littoraux, provoquant des contrastes visuels et climatiques selon l’emplacement et l’altitude.

 

Une flore et une faune variées

L’exceptionnelle biodiversité de Marseilleveyre se déploie depuis la base jusqu’au sommet, présentant tous les étagements de végétation. On constate de fortes disparités. Sur le littoral, zone la plus aride de France, poussent des espèces adaptées à la sécheresse et au sel, telle l’astragale de Marseille. Au contraire, dans les vallons se développe une flore luxuriante, composée de belles chênaies vertes ou de grandes draperies de salsepareille.

La faune n’est pas en reste avec notamment de nombreux oiseaux, comme le Grand-duc d’Europe, le circaète Jean-le-Blanc et l’aigle de Bonelli. Ce dernier a même donné son nom à la « montagne » qui surplombe le Roy d’Espagne. On retrouve aussi plusieurs espèces de chauves-souris protégées, notamment dans la grotte Rolland.

 

 

Une occupation humaine ancienne

Comme dans d’autres lieux du Parc national, Marseilleveyre a servi à l’industrie et à l’armée, ainsi qu’à l’agriculture et au pastoralisme : la belle ruine de bergerie visible au sommet en témoigne. C’est cette dernière activité qui a en partie donné son apparence érodée au massif.

On pense en effet que les crêtes de Marseilleveyre étaient boisées à l’origine. C’est la conjonction de deux phénomènes, l’un naturel, lié aux changements climatiques, l’autre humain, lié notamment au surpâturage, qui a sans doute occasionné les monts pelés d’aujourd’hui. Les périodes de gel et de dégel se sont interrompues ; or le gel permet à la roche de se fracturer jusqu’à devenir de la terre. Les activités humaines, avec la consommation de bois et l’élevage d’animaux, ont conduit à la raréfaction de la végétation, empêchant à l’humus de se reconstituer. C’est pourquoi la terre, si elle est toujours présente en fond de vallon, est désormais absente en surface, sauf en quelques taches posées sur la roche, aux endroits où les pins la retiennent.

 

Un site historique de randonnée

Le massif de Marseilleveyre est un remarquable terrain de jeu pour la marche, avec une multitude de sentiers balisés. Tous les niveaux de difficulté sont présents, des itinéraires relativement faciles en bord de mer, à ceux plus techniques, voire dangereux, à l’intérieur du massif. Plusieurs sentiers mènent au sommet, mais l’accès n’est pas aisé : c’est une randonnée sportive. Elle offre une vue exceptionnelle à 360 degrés qui porte loin, du cap Sicié au mont Ventoux.

On peut citer aussi, par exemple au départ du mont Rose, le célèbre GR 51-98 des balcons de la Méditerranée, ainsi que le sentier du président, en hommage à Antoine Pellicé, ancien président des Excursionnistes marseillais. Plusieurs plaques commémoratives témoignent de cette histoire riche : Marseilleveyre, berceau de la randonnée dans les Calanques, a vu se dessiner des itinéraires dès le XIXe siècle.

 

Des mythes et des arts

Marseilleveyre est à l’origine une montagne sacrée, comme en témoignent des traces d’occupation antique, comme à la fontaine de Voire. Plus proches de nous, on pense aux croix plantées au sommet du massif et à l’aiguille des Baumettes.

En art, la peinture a révélé au monde son profil caractéristique, qui encadre la baie de Marseille peinte par Cézanne depuis l’Estaque. Il structure également la plus célèbre toile d’Émile Loubon, dominant tout le paysage. Les deux peintres rendent ainsi justice à la prestance et à la force tellurique de ce massif emblématique.

Les collines de Marseilleveyre sont évoquées par plusieurs écrivains, dont les trois Provençaux que sont Giono, Pagnol et Izzo. Roland Dorgelès écrit dans La Drôle de guerre qu’elles « donnent au paysage un aspect africain ». Elles servent d’ailleurs de décor exotique à plusieurs films : africain dans C’est arrivée à Aden et algérien dans L’Insoumis ! À la jonction avec le mont Puget, c’est Sugiton qui se fera passer pour l’Amérique du Sud dans Le Salaire de la peur

 

« On traverse alors le massif de calcaire blanc de Marseilleveyre ; d’où, comme son nom l’indique, on voit toute la baie ; on peut en imaginer facilement les splendeurs primitives. »

Jean Giono

Visite et réglementation

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

On peut découvrir le massif de Marseilleveyre toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie.

 

Accès

On peut aborder le massif de Marseilleveyre :

Se reporter aux pages concernées, ainsi qu’aux itinéraires de randonnée en bas de page.

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.223274, 5.371800


Source URL: https://www2.calanques-parcnational.fr/massif-de-marseilleveyre