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Entre mont Carpiagne et massif des Calanques

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© M.-A. Lien - Parc national des Calanques
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© P. Richaud
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© P. Richaud
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La forêt de la Gardiole vue de la crête de l'Estret © A. Zec - Parc national des Calanques
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La route de la Gineste dans le film Fanny, scénario de Marcel Pagnol, en 1932
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Vue de la Gineste au XIXe siècle par le peintre Émile Loubon
C’est un vaste espace de garrigues, entouré de cols et de crêtes, qui s’étend sur les pentes d’imposantes collines. Situé en bordure d’agglomération, il a pourtant l’ampleur d’une nature primitive. Ce grand paysage est traversé d’ouest en est par la célèbre route de la Gineste.

 

De Marseille à Cassis par la nature

Cerné par les monts de Saint-Cyr au nord et le massif des Calanques au sud, s’étend un plateau qui relie Marseille à Cassis. Il est parcouru par la route de la Gineste, en langage plus administratif la D559. Après avoir longé l’impressionnante muraille de Chine, elle monte à l’assaut des monts et du col de la Gineste. Puis, ayant parcouru une petite dizaine de kilomètres à plus de 200 mètres d’altitude, elle descend sur Cassis, ayant longé le camp de Carpiagne et les bois de la Gardiole.

Que l’on vienne de Marseille ou de Cassis, la Gineste propose une expérience visuelle hors norme. Elle est un belvédère sur la cité phocéenne, avec d’exceptionnels points de vue sur le mont Puget, le domaine de Luminy et les îles du Frioul. Côté Cassis, elle offre une arrivée stupéfiante sur sa baie, surplombée par les falaises Soubeyranes.

 

Un grand paysage

Cet immense espace naturel est décrit ainsi par Jean-Baptiste Bertrand, médecin pendant la peste en 1720 : « Derrière les collines sur lesquelles la ville est bâtie, s’étend une grande et vaste plaine bordée par d’autres collines couvertes de thym, de romarin et d’autres herbes aromatiques qui croissent en abondance ». Il aurait également pu citer le genêt qui y pousse, et qui se dit gineste en provençal.

Gaston Rébuffat, célèbre alpiniste marseillais qui a donné son nom à la route de la Gardiole, décrit de « grands espaces de ciel, de rocher et de mer » et de « vastes étendues toutes en arêtes et en thalwegs, faites seulement de garrigue et de pierre, de lumière et de silence, qui, grâce à leur sol sans terre et à leurs reliefs en tous sens, ont gardé leur solitude et leur vie ».

 

Un ancien terroir agricole

Ce territoire était autrefois presque entièrement couvert de grandes propriétés privées forestières, agricoles et pastorales, organisées autour de fermes qui remontent à l’Antiquité ! Arrosées par une source abondante et plusieurs puits, s’y sont succédées des cultures associant l’olivier, l’amandier, le figuier, les pois chiches, les lentilles, les céréales, le blé et la vigne, en parallèle de l’élevage de troupeaux caprins et ovins.

Certaines de ces fermes conservent une petite activité, comme le Logisson avec ses quelques vergers, et le Mussuguet, domaine viticole. Celle de la Gardiole est devenue maison forestière, et celle de Carpiagne camp militaire.

Les attaques de phylloxéra de la vigne au début du XXe siècle, l’industrialisation de Marseille, les deux guerres mondiales et le classement du site ont incité progressivement les propriétaires privés à vendre leurs terrains à l’État (aujourd’hui ONF et Conservatoire du littoral) et aux collectivités territoriales, jusqu’à la création en 2012 du Parc national des Calanques.

 

 

Le domaine de la Gardiole

Son nom vient probablement d’une ancienne vigie, ou « garde », qui y était établie. Il donne accès au belvédère d’En-Vau et à la forêt domaniale des Calanques, où l’on voit notamment des cyprès issus de reboisements, comme dans le vallon de Chalabran.

La crête de l’Estret surplombe ce secteur : ces falaises abruptes composent un espace minéral, où la végétation constitue des reliques à fort enjeu patrimonial. Cette réserve biologique est très encadrée par l’ONF. Des sentiers balisés permettent de la parcourir, tout en protégeant les éboulis à préserver de toute fréquentation pour la biodiversité qu’ils recèlent.

 

Carpiagne, de l’Église à l’Armée

À l’origine, ce territoire était géré par l’autorité ecclésiastique : la chapelle Notre-Dame-de-Carpiagne, datant du XIVe siècle et encore visible aujourd’hui, dépendait de l’Évêché de Marseille. À côté de cette église furent bâtis un monastère et une commanderie qui appartenaient aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, sur un territoire sans doute hérité des Templiers.

L’édifice fut converti en bastide au XVIe siècle, autour de laquelle se développa une activité agropastorale attestée depuis 1312, avec bergeries, forge, moulin à huile, fours à pain, écuries, celliers… Puis la bâtisse devint le mess des officiers à la création du camp militaire de Carpiagne en 1895. La chapelle sert aujourd’hui aux cérémonies des militaires morts au combat !

 

Un décor mystérieux

Les peintres provençaux se sont emparés de ces étendues à dimension mythique, dont Paul Guigou et surtout Émile Loubon qui en livre des toiles panoramiques. Le cinéma y pose sa caméra, notamment dans Fanny de Marcel Pagnol et Un prophète de Jacques Audiard : dans cette dernière œuvre se produit à la Gineste un fait magique qui donne son titre au film…

François Thomazeau, auteur de polars marseillais, parle justement d’un « mystère des collines » et des « passages secrets qui traversent vers Carpiagne. Des hommes qui errent là-haut, si près et si loin de la ville : des légionnaires, des cantonniers, des randonneurs et des vieux fous, des braconniers, des fermiers, des gardes-forestiers, des pompiers, des joggeurs, des gens qui s’évitent mais se saluent quand ils se croisent ».

 

« Là aussi la lecture d’Homère s’impose ; ces roches nues, ce ciel cru, cette mer amère et parfois les bourrasques d’un vent blanc parlent tout naturellement de combats héroïques. Je ne crois pas cependant que ce soit pour cette raison qu’on y avait établi un camp militaire sur les landes au-delà du col de Carpiagne. »

Jean Giono

Le saviez-vous ?

La route de la Gineste reprend en partie le tracé d’une ancienne voie romaine, dont la section ouest passait plus au sud, dans le vallon de Chalabran (du latin calata, chemin aménagé). Elle ne partait pas de Vaufrèges (la « vallée froide ») comme aujourd'hui, mais de Luminy.

Visite et réglementation

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

On peut découvrir le secteur toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie.

La route de la Gardiole est définitivement fermée à la circulation motorisée.

Le versant sud du massif de Saint-Cyr, qui fait partie du terrain militaire du camp de Carpiagne, est interdit d’accès. La zone comprise entre les vallons de Nerte et de la Louve à l’ouest, la sources des Eaux-Vives au nord, le camp de Carpiagne à l’est et la Gineste au sud, classée zone dangereuse et zone de tirs, est également interdite d’accès (voir la carte). Il est donc interdit de faire l’ascension des monts Lantin, Saint-Cyr et Carpiagne.

La muraille de Chine et le vallon de Toulouse sont soumis à des réglementations spécifiques.

 

Accès

Depuis Marseille : bus M08 – arrêt La Gineste ou Carpiagne Gineste.

 

 

Depuis Cassis : environ une heure de marche depuis le centre-ville par le pas des Marmots pour arriver à la Gardiole.

 

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.240100, 5.457172


Source URL: https://www2.calanques-parcnational.fr/la-gineste-carpiagne-la-gardiole-marseille