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Arrivée d’un nouvel insecte invasif : le monoxia obesula

Diapo monoxia
Depuis quelques mois, des habitants et usagers du Parc national nous signalent une mortalité importante d’un arbuste très répandu sur le territoire : le pourpier de mer (Atriplex halimus). Ce phénomène est lié à l’arrivée en France d’un nouvel insecte invasif, le Monoxia obesula, qui se nourrit essentiellement de cette plante hôte, elle-même classée comme espèce exotique envahissante au niveau régional. Zoom sur ces observations, qui restent très récentes.

Qu’est-ce que le Monoxia obesula ?

Le Monoxia obesula est un insecte phytophage de l’ordre des coléoptères, originaire d’Amérique du nord. Présent depuis le début des années 2010 en Sardaigne, il s’est rapidement répandu pour atteindre l’Espagne et la Grèce. En 2022, il a été identifié et repéré en France méditerranéenne, dans l’Hérault et en Corse, puis sur l’ouest du littoral des Bouches-du-Rhône. Depuis, son expansion semble rapide puisqu’on le retrouve également à l’intérieur des terres (comme à Aix-en-Provence) et dans le Var.

Monoxia obesula vs Atriplex halimus

Les adultes et les larves du Monoxia se nourrissent principalement des feuilles et jeunes rameaux du pourpier de mer (Atriplex halimus). Cet arbuste au feuillage argenté, originaire du sud de la méditerranée et très connu des jardiniers de bord de mer, a beaucoup été planté pour constituer des haies et massifs protecteurs contre les embruns. C’est en effet une espèce très résistante au sel.

Les attaques de Monoxia peuvent être fulgurantes : les buissons d’Atriplex prennent alors une couleur blanche ou jaunâtre car le feuillage est grignoté et sèche. Lorsque l’on regarde dans le détail les feuilles consommées, on peut voir de minuscules trous circulaires correspondant aux coups de mandibules du parasite. Les insectes, tout petits, ne sont visibles qu’après un examen attentif des plantes attaquées ou en secouant les rameaux touchés au-dessus d’un support sur lequel les Monoxia vont tomber.

Impact environnemental

A l’heure actuelle, il est impossible de savoir comment vont évoluer les populations de Monoxia, si celui-ci a des prédateurs naturels pouvant le réguler et comment vont se comporter les plantes cibles sur le long terme suite à ces attaques. L’impact de l’arrivée de cette nouvelle espèce invasive est évident sur les jardins et les espaces aménagés du littoral où Atriplex halimus a été massivement planté.

Son impact sur l’environnement reste quant à lui à évaluer. D’autres invertébrés dépendant d’Atriplex halimus peuvent être potentiellement concurrencés. Beaucoup plus préoccupant, Monoxia obesula s’attaque également à d’autres plantes de la même famille que Atriplex halimus : la famille botanique des Chénopodiacées qui, elles, sont autochtones comme l’obione (Obione portulacoides) et le chénopode blanc (Chénopodium album). Parmi les espèces végétales de cette famille, certaines sont assez rares et patrimoniales telle que l’Aroche de Tatarie (Atriplex tatarica). A ce stade, aucune mesure de gestion des populations de Monoxia Obesula n’est identifiée ou envisagée dans les territoires où il se développe.

Cette situation n’est pas sans rappeler les épisodes de mortalité d’une autre espèce végétale exotique envahissante largement répandue sur le littoral, l’agave d’Amérique. Cette dernière est en effet devenue la proie d’un coléoptère originaire d’Amérique centrale récemment arrivé dans le département, le charançon noir de l’Agave (Scyphophorus acupunctatus).

Que faire des Atriplex attaqués ? Que planter à la place ?

Si vous avez des Atriplex attaqués dans votre jardin, le mieux est de les faire broyer. Des opérations de broyage de déchets végétaux sont organisées gratuitement au printemps et à l'automne dans les communes de la métropole. Vous pouvez aussi déposer ces déchets verts en déchèterie ou les composter. Pour la replantation, une panoplie de plantes locales peuvent remplacer l'Atriplex, comme le pistachier lentisque ou le chêne kermès. Le guide « Plantons Local » de l'ARBE détaille les enjeux du végétal local et propose des palettes végétales pour différents milieux. Vous pouvez aussi vous orienter vers l’association le Paysan Urbain qui propose un catalogue de plantes locales.