Les grimpeurs mobilisés contre la dégradation d’un site d’exception
Offrant de magnifiques points de vue sur les baies de Cassis et La Ciotat depuis leur sommet, les falaises du Cap Canaille abritent, malheureusement, un spectacle moins réjouissant à leur pied… Victime d’incivilités, le site est jonché de nombreux déchets.
Cette pollution, peu visible du grand public, est bien connue des amateurs de grimpe qui, excédés, ont décidé de se mobiliser pour rendre au site un peu de sa superbe. Sous l’impulsion d’André Bernard, une vingtaine de grimpeurs ont enfilé leurs baudriers et retroussé leurs manches pour une opération de nettoyage encordée.
Le soutien logistique et humain des Marins-pompiers et du Parc national des Calanques
En raison de l’isolement du site et de sa topographie très accidentée, les grimpeurs ont demandé le soutien du BMPM, du Parc national des Calanques et de quelques cordistes professionnels. Le BMPM a notamment mis à disposition des moyens techniques permettant de remonter certains déchets au sommet de la falaise. Le Parc national des Calanques a quant à lui missionné une société d’héliportage pour évacuer l’autre partie des déchets, impossible à évacuer autrement que par voie aérienne. Pompiers et gardes moniteurs ont également prêté main forte dans la collecte des déchets.
Des prises de choix et d’autres à venir…
Au total, 7 big bags, représentant plusieurs centaines de kilos de déchets, ont été remplis. Une voiture entière, plusieurs morceaux de véhicules et 3 motos ont également été retirés des falaises. Une nouvelle session de nettoyage aura lieu le 9 décembre avant le passage de la société d’héliportage qui évacuera définitivement les déchets du site. Les falaises du Cap Canaille retrouveront ensuite un peu de calme pour permettre la nidification d’espèces protégées… Les volatiles, chanceux, pourront alors profiter d’un Cap Canaille propre grâce à l’action des grimpeurs.
Le Cap, repère de canailles
Avant de devenir un lieu prisé par les touristes et les sportifs, le Cap canaille a été le lieu de nombreux règlements de compte… Du haut des falaises, il était pratique pour les malfrats de se débarrasser de voitures volées et d’autres objets délictueux. Une scène du Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville illustre bien cette époque. Les véhicules aujourd’hui récupérés au bas des falaises sont davantage le fait d’accidents.