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Renforcement des populations de plantains à feuilles en alène au Frioul : l’archipel reprend des couleurs !

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© ARPE PACA
C’est un vrai printemps qui s’est invité en ce début d’automne au Frioul. Les 25 et 26 septembre, les agents du Parc national et leurs partenaires du Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles (CBNMed) se sont rendus sur l’archipel pour procéder à la plantation de 300 pieds de plantains à feuilles en alène, une espèce locale protégée mais très fragile.

Cette opération de restauration des milieux naturels littoraux est la première action de gestion réalisée dans le cadre du programme LIFE « Habitat Calanques » piloté par l’ARPE PACA. Elle est l’aboutissement d’un travail qui a commencé il y a un an avec la récolte de graines sur le Frioul et s’est poursuivi par la pousse des plantes en pépinière. Un suivi régulier sera maintenant réalisé pour voir si les plantains s’acclimatent bien à leur milieu naturel.

Marine Robichon et Julien Ugo travaillent au CBNMed, il reviennent sur ces journées de plantation et sur le travail préparatoire engagé il y a maintenant plus d’un an.  

Pourquoi replanter le plantain à feuilles en alène sur le Frioul ?

Le plantain en feuille d’alène est une espèce dont les populations ont énormément régressé sur l’archipel, et ce pour de nombreuses raisons. Le plantain est aussi présent sur le littoral des Calanques, mais la dynamique de baisse des populations n’y est pas aussi marquée. Il fallait donc agir si nous ne voulions pas voir disparaitre cette espèce emblématique du Frioul.

Il y a un an le CBNMed récoltait des graines sur le Frioul, pouvez-vous revenir sur les soins apportés aux plantes jusqu’à aujourd’hui ?

Tout a commencé en juin 2017 quand nous avons récolté des épis de plantains sur trois sites du Frioul. Une fois récoltées, les épis ont été transportés sur le site du CBNMed à Porquerolles puis placés  dans un dessiccateur pour éviter les moisissures. Les graines ont ensuite été triées, pour ne retenir que les plus robustes. Les graines ont été stockées dans des chambres froides pour une conservation durable, puis placées dans des germinateurs. Durant la phase de germination, nous avons procédé à des tests pour voir si les températures ou des temps d’éclairage différents pouvaient avoir un effet sur le développement de la plante. A partir de mars, les germinations obtenues ont été placées dans des godets, composés pour moitié de terreau et de terre ramassée sur le Frioul. L’objectif était de préparer au mieux les plantes pour leur retour dans le milieu naturel. Depuis mars, les plantes ont grandi dans des serres et ombrières. Elles ont ensuite passé leur dernière nuit dans le Kangoo du CBNMed : direction le Frioul !

Pas trop triste de se séparer des bébés que vous avez choyés pendant près d’un an ?

C’est un petit pincement au cœur mais tous ces efforts n’avaient qu’un but : rendre au Frioul ce qui lui appartient ! Nous avons apporté un soin constant à ces plantes, les équipes du CBNMed se rendaient à la pépinière deux fois par semaine pour voir comment les plantes répondaient aux différentes températures et expositions de lumière que nous leur proposions. L’été ayant été très sec, nous avons dû également les arroser au cours des derniers mois. Mais l’idée était de ne pas trop les chouchouter. Le Frioul est un environnement très contraignant et sélectif, il fallait que nos plantes y soient préparées. Bien sûr, nous aimerions que les 300 plantains que nous avons plantés s’acclimatent bien et se maintiennent dans leur environnement, mais nous savons qu’il y aura de la perte... Nous espérons qu’elle soit la plus faible possible, même si une seconde phase de plantation aura lieu l’année prochaine. Les premiers suivis auront lieu dans un mois… nous serons bientôt fixés.