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REXCOR, un projet de restauration écologique de la calanque de Cortiou

Cet automne, 36 récifs artificiels sont immergés dans la calanque de Cortiou. Cette opération vise à étudier sous quelles conditions et dans quelle mesure la vie peut recoloniser un site historiquement dégradé.

Cortiou, le poids de l’Histoire 

La calanque de Cortiou reçoit depuis le XIXe siècle les eaux usées de la ville de Marseille et depuis les années 1970 les eaux détournées du fleuve Huveaune. Ces rejets, longtemps effectués sans traitement, ont eu un impact très fort sur les milieux marins. Depuis une trentaine d’années, de nombreuses actions ont été entreprises pour améliorer la qualité des rejets, avec notamment la mise en place de la station d’épuration de Marseille. La nature peine cependant à reprendre ses droits. En cause ? Les particules qui se sont déposées sur les fonds marins au fil du temps et qui ont fini par les recouvrir entièrement.

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Genèse du projet REXCOR

La réhabilitation de la calanque de Cortiou figure parmi les engagements de la Charte du Parc national des Calanques. Dès 2013, le Parc national a ainsi lancé un appel à idées en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et le Pôle Mer Méditerranée dans le but de faire émerger des pistes de solutions innovantes pour la restauration écologique de la calanque de Cortiou.

Dans le cadre de cet appel à idées, une proposition innovante de restauration portée par EGIS, Architeuthis et CDC Biodiversité a été retenue pour sa pertinence et sa faisabilité. Le projet finalisé est nommé REXCOR, pour « Restauration Expérimentale des petits fonds côtiers de la calanque de CORtiou ».

 

Objectifs

Le projet REXCOR repose sur l’hypothèse que la qualité des eaux aujourd’hui rejetées à Cortiou est compatible avec le retour de la vie sous-marine. L’élément limitant au retour de la vie serait la mauvaise qualité du substrat à coloniser, marquée par des années de pollution.

Les récifs artificiels du projet RECXOR agiront comme des substrats neufs sur lesquels la vie pourra de nouveau s’appuyer pour se développer. L’objectif opérationnel est de comprendre comment les récifs artificiels peuvent aider à rétablir les fonctionnalités écologiques d’un milieu historiquement pollué et encore aujourd’hui soumis à une pression davantage maîtrisée. 

En écologie, les fonctionnalités écologiques désignent les différents services offerts par un milieu et dont les espèces faunistique et floristique ont besoin pour grandir, manger, se reproduire, etc. Les milieux dégradés comme Cortiou, se caractérisent par un appauvrissement, voire une perte totale de ces fonctionnalités.

A titre d’exemple, les fonds dégradés de Cortiou n’offrent plus aux plus jeunes poissons les anfractuosités dont ils ont besoin pour grandir. La forte uniformité des fonds ne constitue plus un garde-manger suffisant capable de supporter la présence de nombreuses espèces. 

Rexcor permettra-t-il de retrouver l’écosystème originel ?

Difficile de le dire. D’abord parce que la calanque de Cortiou est soumise à une pollution très ancienne. En conséquence, nous ne disposons pas de source nous permettant de nous représenter précisément le milieu tel qu’il était avant d’être dégradé. Ensuite, nous avons peu de recul sur l’efficacité des opérations de restauration comme REXCOR. Tester et en apprendre davantage est justement l’un des enjeux du projet.