La calanque des pêcheurs
Visite et réglementation
Accès
Bus RTM n°22 – direction Les Baumettes, jusqu’au terminus, puis environ 1 heure de marche.
La route d’accès est souvent encombrée, voire très embouteillée aux heures de pointe et le week-end, notamment pendant la saison estivale. Veuillez privilégier le bus et les modes de transports doux pour vous y rendre.
Localisation
Coordonnées GPS : 43.212957, 5.443350
Carte des sentiers et des accès à la calanque de Morgiou
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Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.
L’accès au noyau villageois de la calanque de Morgiou est interdit à tous les véhicules à moteur aux dates et heures précisées sur cette page.
On peut découvrir le hameau toute l’année. Les collines alentour sont également libres d’accès, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie.
Un hameau isolé
Des pêcheurs et quelques bergers sont les premiers à s’installer à Morgiou. Dans cette calanque plus encaissée et plus confidentielle que Sormiou, ils se construisent une poignée de cabanons. Le lieu, particulièrement exposé au vent du nord, est rude : l’historien Alfred Saurel raconte comment le gros mistral brisait les pointus contre les rochers.
L’absence de source, et donc d’eau potable, explique le peu d’habitations. Les citernes recueillant l’eau de pluie étaient à sec l’été, et des caravanes d’ânes allaient chercher à Mazargues de quoi se ravitailler. En chemin ils transportaient le poisson pêché à Morgiou, qui était vendu sur les marchés de la ville.
Le Roi de France à Morgiou
Le 7 novembre 1622, Louis XIII vient pêcher à Morgiou ! La Prud’homie de Marseille l’a invité pour le remercier d’avoir confirmé le privilège d’une madrague installée là depuis trois ans. La madrague est une méthode qui consiste à harponner des poissons auparavant piégés dans des filets d’encerclement. Cette pratique daterait de l’Antiquité grecque : elle aurait été amenée à Marseille par les Phocéens eux-mêmes.
L’historien Antoine de Ruffi relate ainsi cette pêche historique : « Toutes les fois qu’on tirait en haut le poisson qui avait eu la gloire de mourir de la main royale, le rivage et la mer retentissaient d’acclamations ». Aujourd’hui, un escalier témoigne de cet événement : dit « escalier Louis XIII », il fut spécialement taillé dans la roche pour permettre au monarque de monter à bord du pointu d’où il pêcha.
Surveiller et protéger la côte
Les Calanques étaient un haut lieu de débarquements et de trafics illicites. C’est pour empêcher ces activités qu’une caserne de garde-côtes fut implantée à Morgiou, comme on peut le voir aussi à Sormiou.
Le littoral marseillais était également la proie d’attaques militaires : ainsi peut-on encore voir, sur la crête de Morgiou, les murailles du fortin de Morgiou. Sa construction, qui aurait débuté en 1614, n’a cependant pas suffi à repousser les Anglais lors de la guerre qui les opposa aux Français en 1793.
D’hier à aujourd’hui
Comme Sormiou, Morgiou n’a longtemps été accessible que par le chemin charretier emprunté par les caravanes d’ânes. C’est beaucoup plus tard, dans les années 50-60, qu’une route du feu sera construite, avec un cofinancement des propriétaires, pour desservir les deux hameaux en voiture.
Héritier de la pêche d’antan, on peut aujourd’hui déguster du poisson frais au restaurant du Nautic Bar qui surplombe le petit port. Fidèle à son histoire, celui-ci reste particulièrement bien équipé pour la pêche.
« Quelquefois, je partais en virée dans les calanques, Sormiou, Morgiou, Sugiton, En-Vau… Des heures de marche, sac au dos. Je suais, je soufflais. Cela me maintenait en forme. Cela apaisait mes doutes, mes craintes. Mes angoisses. Leur beauté me réconciliait avec le monde. Toujours. C’est vrai qu’elles sont belles, les calanques. Ce n’est rien de le dire, il faut venir les voir. Mais on ne peut y accéder qu’à pied, ou en bateau. Les touristes y réfléchissaient à deux fois, et c’était bien ainsi. »
Le saviez-vous ?
S’ils sont tous originaires du village de Mazargues, aujourd’hui l’un des quartiers du sud de Marseille, trois caractéristiques distinguent les premiers habitants de Sormiou et de Morgiou. Ceux de Sormiou étaient pêcheurs de loisir, occupants en villégiature et locataires de leur cabanon. À Morgiou on est plutôt pêcheur professionnel, habitant permanent et propriétaire de son cabanon. Ces différences restent d'actualité. Encore aujourd’hui une trentaine de cabanoniers vit dans la calanque de Morgiou.