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Mise au point d’un protocole de suivi sur le plantain à feuilles en alène au Frioul

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Observant une chute des populations de plantain à feuilles en alène sur l’archipel du Frioul, les agents du Parc national des Calanques entreprennent un suivi de cette plante rare. Objectif : dresser un bilan de l’état de conservation de la plante et observer l’évolution dans le temps. Cette mission de connaissance est d’autant plus importante que des plantains cultivés en pépinière seront très bientôt plantés sur le Frioul dans le cadre du programme LIFE HABITAT CALANQUES. Une fois ces nouveaux plantains introduits, l’enjeu sera d’étudier comment les deux populations (celle déjà présente et celle nouvellement introduite) évoluent dans le temps.

Lidwine Le Mire Pecheux est responsable du pôle connaissance scientifique du Parc national des Calanques. Elle nous explique comment est évalué l’état de conservation du plantain en alène.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le plantain à feuilles en alène ?

C’est une plante méditerranéenne qui pousse sur les roches en bord de mer. On reconnait le plantain à son port en forme de coussinet et à ses feuilles piquantes aux extrémités. C’est une espèce protégée au niveau régional, qui est présente sur le littoral des Calanques, qui a disparu de l’île de Riou, et qui est encore présente sur l’archipel du Frioul, bien qu’elle s’y fasse de plus en plus rare… On sait que le plantain souffre du piétinement et qu’il tolère mal les embruns pollués qui le nécrosent en accélérant la pénétration du sel dans ses feuilles. Il souffre aussi des sècheresses exceptionnelles, ce qui pourrait être de plus en plus fréquent avec le changement climatique.

Comment est évalué l’état de cette plante et son évolution au Frioul ?

Si la population se porte bien, la majorité des individus ont des feuilles en forme de rosace, serrées, denses et l’ensemble a une forme générale en boule dense. A l’inverse, s’ils commencent majoritairement à présenter des feuilles roussâtres, à avoir des branches un peu nécrosées, de couleur noire, et des rosaces espacées, c’est que la population commence à vieillir... ou être en mauvaise santé . Afin de suivre son évolution sur plusieurs années, nous mettons en place un protocole scientifique, qui nous permet d’évaluer régulièrement son état de santé en utilisant une méthode identique lors de chaque suivi.

Quels outils utilisez-vous pour réaliser ces suivis ?

Nous en avons plusieurs ! 

Tout d’abord un décamètre, que nous déroulons au sol. Il nous permet de mesurer notre progression sur les stations, les zones choisies, et être certain de ne pas oublier de plantes.

Ensuite, une étiqueteuse qui nous permet de fabriquer des plaquettes numérotées dans un métal qui supporte les embruns salés et la rouille. On attache une étiquette avec du fil galvanisé à chaque plante.

Nous utilisons aussi un quadra, qui est un cadre sur lequel sont tendues des mailles qui peuvent être plus ou moins espacées. Ce quadrillage nous sert à évaluer la surface de la plante et les surfaces de nécrose. 

On a également un GPS, que l’on utilise pour localiser précisément chaque pied, pour être certain de ne pas les confondre. Enfin, nous utilisons une boussole qui nous permet d’avoir une idée de l’orientation de ces plantes, notamment par rapport aux vents dominants.